Corona, Calici, Chlamydophila and Co

Chers adoptants, futurs adoptants (éleveurs ou particuliers), ce petit message est à votre attention .

Ces virus vous parlent ? Un peu ? Pas le moins du monde ? Alors je vais tacher d’éclaircir la chose .

Quand vous décidez d’acheter un chat de race vous espérez :
– Un beau chat
– Un chat sociable : bien dans ses pattes, franchouillard, sympathique, pot de colle, joueur, câlin etc…
– Un chat en bonne santé, tant que faire ce peu .

Chez les Bloodstock’s, l’essentiel du travail est fait sur la socialisation et la santé.

L’esthétisme – c’est une affaire de goûts. Et oui, dans une même race, des « sujets » plairont aux uns et pas aux autres. Ca tombe bien, chaque chat est unique et fera cogner le coeur de quelqu’un !

La santé – Vaste sujet lorsque l’on parle de « vivant », la durée de vie d’une peluche étant largement plus longue pour peu que l’on y fasse légèrement attention.

Parlons de L’angora Turc plus précisément, et pour cibler encore davantage, parlons des Bloodstock’s, puisque ce que je vais dire n’engage que moi.

Chaque être vivant est organique et de fait, sensible aux organismes qui l’entourent. Bactéries, parasites, virus et j’en passe .

Ici, les chats vivent librement dans l’intégralité de la maison et de son jardin, sécurisé par un grillage et un filet laissant passer les petits oiseaux (imaginez alors les virus !), en collectivité avec nous (congénères/famille/moi-même/chiens).

De nouveaux compagnons s’ajoutent à la troupe de temps en temps ; chats provenant d’élevages (pour qui nous mettons en place une quarantaine et des tests de santé avant l’intégration à la meute), des amis ou (futurs) adoptants possesseurs de chats nous rendent visite, la famille qui vient également faire un coucou et prendre un bain de ronrons poilus, certains de mes loulous ont même droit à des sorties en forêt, et tous vont occasionnellement chez des spécialistes de la santé animale (stérilisation, contrôle de santé, … ). Je fais peu ou pas d’exposition, mais le « risque » serait le même que dans la salle d’attente de chez le vétérinaire .

Il y a les vaccins qui protègent, en partie, nos loulous, la prophylaxie de leur environnement, les tests génétiques liés aux différentes races, les échographies de suivi, les radios …

Mais voilà, tout n’est pas si simple, et en particulier chez le chat . Encore plus dans les collectivités (Elevages, refuges, pensions). C’est là que Calici, herpes et leurs amis interviennent .

Ces virus (Coryza) sont des warriors qui évoluent (mutent en quelque sorte) pour mieux résister (ce qui explique que le vaccin ne protège pas votre chat comme vous l’entendez, mais qu’il permet a celui-ci de mieux « combattre l’ennemi » en limitant les symptômes).

Certains vétos parlent de 85 % à 90 % de la population féline touchée (soit avec symptômes lourds, soit symptômes « légers » de rhinite, soit assymptômatiques, soit porteurs sains contaminant ).

Ces virus sont très contagieux, résistant plusieurs semaines en extérieur, et sont des opportunistes. Aussi ils s’attaqueront (donneront des symptômes) aux plus faibles (chatons, vieux chats, chats déjà éprouvés par la maladie…). Pour synthétiser, chats avec un SI ( système immunitaire ) pauvre / appauvri .

Le stress, ennemi juré des chats (il fait baisser le SI) « réveille » ces virus sous forme de petits coryza ou gingivites (attention, une gingivite est loin d’être forcément un calicivirus).

C’est ce qui explique qu’un chaton, qui se portait à merveille jusque là chez son éleveur, fasse un coryza que l’on dit souvent « de stress » lorsqu’il intègre son nouvel environnement .

Mais n’y a t’il rien a faire ? Bonne question !

Des tests (PCR) existent. Ils consistent en le calcul d’une « charge virale » à l’instant T. Le problème c’est que le résultat sera en fonction de la défense immunitaire du sujet à ce même instant T. Un chat récemment vacciné, stressé par sa visite médicale, affaibli par autre chose, sera positif (charge au dessus d’un certain seuil). Très bien, nous avons un positif herpès ou Calici and co.

Un chat assymptômatique (qui se porte donc comme un charme) sera Négatif. Le souci c’est qu’il sera négatif même s’il est porteur du virus. Un chat porteur ou assymptômatique ayant un bon SI (système immunitaire) sera alors un « faux négatif », autant dire qu’il ne sert à rien de tester un chat qui va bien, à moins que l’on considère être le chanceux des 10 ou 15 % de chats non touchés …

En réalité, pour garantir au mieux de ne pas laisser ces virus pénétrer dans votre groupe, il faudrait tester plusieurs fois un chaton qu’on aura mis en isolement strict de longs jours entre les tests, demander à votre véto de venir chez vous pour les visites (et à poil le véto !), ne jamais laisser votre loulou accéder à l’extérieur ni fréquenter d’autres loulous, de ne plus accepter que vos visiteurs entre chez vous sans avoir pris une douche et s’être changé, que les enfants rentrant de l’école se déshabillent également dans le couloir et n’aient aucun contact avec votre chat (c’est plus simple). Bref, que votre matou « 10% » vive dans une bulle. Quelle vie de bonheur pour lui et quel plaisir pour vous !!!

Et puis il y a la vie et son acceptation.
Avoir un chat bien dans ses pattes (minimise les stress), qui aura vécu chaton un maximum de choses « cadrées » au milieu de ses congénères (Houuue ! plein de microbes !!!), de la vie de famille (Houuuue, encore des microbes !) avec les joies d’un extérieur et de ses chasses aux papillons (Houuuue ! Ca devient franchement dangereux !!!), et le laisser faire ses défenses immunitaires petit à petit, avec le « coup de pouce » de l’éleveur qui veille aux symptômes, à sa bonne alimentation, à son épanouissement et socialisation (vous vouliez aussi un chat aimant et câlin non ?).

Donc voilà, j’ai fait mon choix, et je ne doute pas que mes chats (ou la plus grande partie d’entre eux) soient des porteurs assymptômatiques HEUREUX. Que ce sont aussi des reproducteurs et que non, je n’enlèverai jamais un chaton à sa maman à 4 semaines pour essayer d’en faire un « vrai négatif temporaire ».

Mes chats vivent, ne sont pas malades, et ne tomberont pas malades à leur sortie de salle d’attente vétérinaire. La lutte n’en vaut pas la peine, l’adaptation si, avec de bonnes défenses immunitaires.

Vous connaissez ma position maintenant (je ne l’ai jamais cachée, mais n’en ai peut-être pas parlé si explicitement). C’est un sujet tabou dans le milieu de l’élevage, alors que je n’arrive même pas à comprendre pourquoi.

Alors même si là, maintenant, je faisais une PCR à l’ensemble de mes repros, je sais qu’elle serait négative pour chacun d’eux, mais je sais que c’est impossible étant donnée leur condition de vie, et qu’il se peut que des chatons partis déclenchent des réactions alors qu’ils n’avaient jamais eu le moindre symptôme à l’élevage.

Tout ça pour dire que si vous voulez un chaton socialisé et épanoui, dégourdi et franchouillard, câlin et ronronnant, et en bonne santé, c’est mon travail, alors vous êtes à la bonne porte .

Si vous voulez un chaton indemne de tout ( je ne suis même pas certaine que cela existe), je n’en ai pas, pas un seul, et je n’en voudrai surtout pas, pour les raisons citées plus haut. Alors passez votre chemin.

Merci à celles et ceux qui auront pris le temps de lire. Je répète que ceci n’engage que moi (et c’est déjà pas mal ^^).

Les Bloodstock’s sont des coquins, mais des coquins transparents 😉

Je remercie Elise de la chatterie SOA, auteur de ce texte, qui a une plus belle plume que moi, et qui m’a autorisé à le partager. C’est juste la vérité, et la réalité de notre quotidien en élevage.

Je suis bien évidemment disponible si vous souhaitez discuter et approfondir ce sujet avec moi.

Et, encore une fois en toute transparence, vous retrouverez ces informations, de manière plus formelle, sur tous nos contrats.